Le chemin des morts – François Sureau

 

Lu dans le cadre du challenge « Rentrée littéraire », récit paru le 5 septembre 2013 aux Editions Gallimard.

Paris, début des années 1980. Un ancien militant basque refuse de rentrer en Espagne après vingt ans d’exil. Il réclame la protection de la France, car il se dit menacé de mort dans son pays. Pour la justice française, l’affaire est délicate. Accéder à cette demande, c’est nier le retour de l’Espagne à la démocratie et à l’État de droit. Refuser serait faire preuve d’aveuglement sur la réalité de ces assassinats visant régulièrement les ex-opposants du franquisme. C’est au narrateur de ce livre, un jeune juriste encore inexpérimenté, qu’il va revenir de trancher. De la décision de justice qui sera prise et du drame qui en découlera François Sureau a tiré le plus bref et le plus saisissant de ses textes.

Il s’agit d’un court récit autobiographique de l’auteur rapportant sa rencontre comme jeune juriste encore inexpérimenté au conseil d’Etat (avant de devenir avocat) avec un militant basque, Javier Ibarrategui, qui a été hébergé par la France pendant 20 ans après avoir pris part à l’assassinat du dauphin de Franco, l’amiral Carrero Blanco.

Le souvenir de cette rencontre et la part qu’a prise l’auteur dans le jugement (devait-il ou non renvoyer ce militant dans son pays au risque que celui-ci soit assassiné?), ce dilemme impossible hantera l’auteur pour toujours.

L’auteur nous rend vraiment bien son ressenti en un récit pourtant très court. Je conseille vivement cette lecture.