Manuel de survie à l’usage des incapables – Thomas Gunzig
Lu dans le cadre des challenges Rentrée Littéraire 2013 et Anticipation.
Comment un jeune employé malheureux, un assistant au rayon primeur, un baleinier compatissant et quatre frères, Blanc, Brun, Gris et Noir, quatre jeunes loups aux dents longues surentraînés et prêts à tout pour se faire une place au soleil, se retrouvent-ils liés par la conjonction fortuite d’un attentat frauduleux et d’un licenciement abusif ? On l’apprendra en suivant avec passion leurs aventures burlesques et noires dans les sinusoïdes étranges du destin, et leurs différentes façons de composer avec les sévères lois du cynisme contemporain. Sur le chemin, le roman fourmille d’images magnifiques, cocktail d’humour saugrenu et de poésie : « la tristesse pouvait s’installer dans une vie et s’y planter durablement, comme une vis bien serrée avec une couche de rouille par-dessus » ou « il sentait que la vie était une épreuve aussi désagréable qu’une longue angine »… Des morceaux de bravoure inoubliables, tels la création du monde en tant que supermarché, des références constantes aux contre-cultures cinématographiques, un art du rebondissement tiré des meilleurs feuilletons populaires, une précision jubilatoire, un sens de la narration et un style inoubliables, font de ce roman une vraie réussite.
Et bien je reste sur une impression un peu mitigée. Ce récit est certes très original, il a lieu dans un avenir proche (?), où la reproduction humaine est sous copyright, où les baleines sont sponsorisées Nike, où l’ADN humain est mêlé sur commande à de l’ADN animal. Cela nous donne de curieux mélanges: une femme-serpent, une femme-loutre, quatre frères-loups. Un anti-héros Jean-Jean est coincé dans une vie qui ne lui convient pas avec sa femme-serpent Marianne, il est agent de sécurité pour un hypermarché, et il endosse le mauvais rôle du surveillant qui doit coincer une employée un peu lente. Seulement un accident malheureux survient et les fils de l’employée (les quatre loups) voudront se venger.
L’idée est pas mal, mais on se trouve dans des situations assez rocambolesques et peu crédibles, je trouve qu’on ne rentre pas complètement dedans. Trop de violence, histoires d’amours cyniques mais aussi un peu mièvres (Jean-Jean et Blanche la loutre, Marianne et Blanc le loup, j’imagine que ce parallélisme n’est pas un hasard), tout est un peu « trop ». Mais malgré tout on tourne les pages assez facilement et on n’abandonne pas en cours de route, pas mal mais pas un coup de coeur…
Ma foi si je n’ai pas abandonné c’est grâce à toi… pourtant l’écriture est assez réjouissante, mais plus que l’histoire (très symbolique et pleine de contes) c’est vraiment le langage marketing qui m’a repoussé mais bon finalement je ne regrette pas d’être aller jusqu’au bout
bon pas génial donc il y a mieux pour découvrir l’anticipation
Je suis assez d’accord avec toi, je trouve des longueurs, des moments moins intéressants parmi d’autres vraiment bons