Au Revoir là Haut – Pierre Lemaître -2013
Enfin, je prends le temps d’écrire un mot sur cette superbe lecture, entamée dans le cadre des Challenge « Rentrée Littéraire » et « Littérature autour de la Grande Guerre » avant qu’il ne gagne le Prix Goncourt 2013, que je trouve par ailleurs bien mérité.
Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d’eux.
Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants.
Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l’exclusion. Refusant de céder à l’amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d’une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence… Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts.
Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, ce roman est l’histoire caustique et tragique d un défi à la société, à l’Etat, à la famille, à la morale patriotique, responsables de leur enfer. Dans la France traumatisée de l’après guerre qui compte son million et demi de morts, ces deux survivants du brasier se lancent dans une escroquerie d’envergure nationale d’un cynisme absolu.
Le quatrième de couverture et assez explicite, en effet, le récit débute sur la rencontre apocalyptique dans des circonstances de fin de première guerre mondiale d’un garçon gauche et coincé, Albert Maillard, et du superbe, fantasque, et brillant aristocrate Edouard Péricourt. Albert aurait dû mourir, mais est sauvé par Edouard, hélas celui-ci est tragiquement blessé, et Albert redevable va se dévouer corps et âme pour ce soldat à qui il n’avait jamais adressé la parole auparavant. Un personnage machiavélique et manipulateur, le lieutenant Aulnay-Pradelle, mettra des bâtons dans les roues tout au long de leur parcours à nos deux « anti »-héros. Ceux-ci vont imaginer un plan grandiose, qu’on ne peut évidemment pas dévoiler, pour se sortir de leur situation précaire d’après-guerre et prendre leur revanche. Un rebondissement inattendu survient également par une « alliance » du lieutenant Aulnay-Pradelle (c’est dur de ne rien dévoiler!).
En bref, j’ai trouvé le récit foisonnant et palpitant, avec plusieurs rebondissements inattendus. La misère et les manipulations de l’après-guerre sont extrêmement bien rendues. Certaines descriptions sont tout à fait glaçantes (et me faisaient penser au style Lemaître dans ses thrillers). Pour moi qui ai lu Alex et Robe de marié, que j’avais beaucoup aimés, je n’ai aucune déception de ce changement de genre de l’auteur, on retrouve son style caustique et son humour mordant et cynique malgré le tragique de l’histoire. A lire donc…
PS: Denis il n’y a pas encore de logo pour ton challenge Grande Guerre?
Je l’avais loué à la biblio puis finalement je l’ai rendu sans le lire : ce n’était pas le bon moment. Mais je retenterai sans aucun doute !!
Tout à fait d’accord, une belle lecture qui a le mérite de rappeler une période – l’après première guerre mondiale – quelque peu occultée habituellement
un livre que je lirai
non, je n’ai pas fait de logo
j’ai déjà publié un texte et je ne sais pas si je vais faire des récap. ou laisser vivre la page Facebook ???