Lettre d’une inconnue – Stefan Zweig – 1922

Lu dans le cadre du challenge 0 à 9 pour l’année 2, édition originale datant de 1922.

C’est l’histoire d’un écrivain célèbre, qui reçoit une lettre énigmatique. Celle-ci lui est adressé par une « inconnue » qu’il a croisé plusieurs fois dans sa vie, sans en garder aucun souvenir. Il était son voisin, à Vienne, quand elle était enfant, à 13 ans, et elle admirait déjà en secret ce Monsieur qui recevait de belles dames, avait de beaux livres et de beaux objets. Puis la jeune adolescente enfant a dû suivre sa mère qui se remariait et déménager à son grand désespoir. Dès qu’elle l’a pu, à 18 ans, elle a rejoint Vienne et à réussi à séduire cet homme qui ne l’a pas reconnue et à passer trois nuits d’amour avec lui. Trois nuits qui ont suffi à lui faire attendre l’enfant de ce bel inconnu. Elle lui a donné ses coordonnées après ces trois nuits, mais jamais il ne l’a recontactée, lui qui passe de femme en femme. Elle le recroise ensuite sans jamais être reconnue, elle a des propositions de mariage de plusieurs hommes riches et bienveillants, mais a préféré élevé seule son enfant sans jamais en révéler l’existence à son père. C’est sur le lit de mort de l’enfant atteint de grippe qu’elle se décide à lui révéler toute la vérité…

Texte très beau, bien écrit, prenant, l’attitude romantique de l’héroïne est sans doute tout à fait compréhensible pour l’époque même si elle nous paraît aujourd’hui légèrement désuette, se pâmer d’amour en silence, se gâcher toute possibilité de reconnaissance par un homme qui aurait pu être ouvert à l’existence de cet enfant. C’est un roman plutôt féministe en somme car l’homme nous paraît bien volage, irresponsable et peu respectueux (après tout il ne reconnaît jamais cette femme). Une belle lecture sur les occasions manquées…

Le livre a connu trois adaptations cinématographiques (que je n’ai pas vues) et plusieurs adaptations au théâtre également.