Kinderzimmer – Valentine Goby – 2013

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plusieurs dizaines de milliers de détenues. Mila a vingt-deux ans quand elle arrive à l’entrée du camp. Autour d’elle, quatre cents visages apeurés. Dans les baraquements, chacune de ces femmes va devoir trouver l’énergie de survivre, au très profond d’elle-même, puiser chaque jour la force d’imaginer demain.
Et Mila est enceinte mais elle ne sait pas si ça compte, ni de quelle façon.

Première approche du livre, je trouve la couverture magnifique, en plus je ne lis que des critiques élogieuses sur les blogs, l’héroïne s’appelle Mila (prénom de ma fille). J’entre alors dans la ronde de ce livre voyageur que je reçois donc par la poste, accompagné de petites notes des précédents lecteurs… Une jolie entrée en matière.

Peu de temps auparavant je m’étais plongée dans Maus de Art Spiegelman, qui était un coup de coeur absolu, un témoignage terrifiant sur l’horreur des camps de concentration. Est-ce que Kinderzimmer serait à la hauteur?

Et bien oui, ce roman est absolument poignant, l’écriture est magnifique, on est choqué, pris aux tripes par cette description sans tabous de la vie de ces femmes, faite de privations extrêmes, d’humiliations, de tortures physiques, on sent l’odeur de la mort, on a la nausée par moments, et on est en même temps fasciné par le courage incroyable de ces femmes, leur solidarité, leur envie de vivre malgré tout, on sourit, on pleure.

L’idée de la Kinderzimmer (chambre où l’on met les nourrissons nés au camp) est aussi tout à fait originale dans ce récit, je ne sais pas si ce lieu a vraiment existé ou si l’auteur l’a inventé. Les bébés meurent l’un après l’autre, de faim, de froid, mordillé par les rats, mais ce lieu est quand même une marque du peu d’humanité encore existante dans le camp, un tout petit message d’espoir, une raison de tenir coûte que coûte…

Je suis ressortie de cette lecture bouleversée…

Mise à jour

J’ai fait des recherches, la Kinderzimmer a bien existé, cf l’article sur Marie-José Chombart de Lauwe, née en 1923 et encore en vie, qui a été affectée comme puéricultrice à la Kinderzimmer dans le camp de Ravensbruck en été 44. 

Valentine Goby parle ici de cette femme

Et voici le témoignage de MJ Chombart de Lauwe

 

Livre lu dans le cadre des Challenges

- 0 à 9 (année 3)

- Rentrée Littéraire 2013

- Ames Sensibles, Découvrez

- La Plume au féminin Chez Opaline